LES COULEURS DU PASTEL.
les couleurs ne peuvent être mélangées sur une palette, comme il est d'usage, le plus souvent, de le faire avec des couleurs liquides, huile, acrylique, gouache, aquarelle etc. Voilà pourquoi les gammes de pastels que l'on trouve chez chaque fabriquant sont très vastes et variées.
(Photo de ma boîte de pastels Okra, après une visite dans les carrières du Lubéron)
On choisira donc, ses couleurs, en fonction de ses goût personnels ou, de ce que l'on souhaite traduire avec cette technique. Cependant, Je conseillerais, pour commencer, de ne pas hésiter à choisir un large assortiment de couleurs d'une seule marque et d'approvisionner avec d'autres couleurs de marques différentes, au fur et à mesure de son expérience. De choisir pour commencer des pastels qui ne soit pas trop doux ni trop secs. Il est d'usage de commencer par des pastels de tendreté moyenne, voir plutôt secs, puis d'ajouter au fur et à mesure de son travail des pastels plus tendres en superposition.
Ainsi, ai-je commencé avec les abondants assortiments de Rembrandt, que j'ai par la suite complété, avec Sennelier, Conté, Faber Castell, Unisson et etc. Si vraiment, vous pensez que la dépense risque d'être trop importante, alors tentez l'expérience avec seulement quatre couleurs, que voici :
-Noir, Blanc, Rouge ou Sanguine, voir Sépia, par exemple, ou par une gamme de couleur que vous aimez. On trouve aisément les couleurs que je viens de mentionner, sous forme de craies rectangulaires, utilisées le plus souvent pour le dessin, ces craies sont faciles à superposer et permettent aisément la mise en valeur des modelés, soit, par superpositions de hachures, ou de "frottage", sur le support. Ces teintes vous seront toujours très utiles.
Chaque fabricant à sa propre classification des couleurs, il faudra se procurer les nuanciers de chacun d'entre eux, afin de faire ses choix, chez certains, un chiffre suivit de décimales permet d'identifier la quantité de blanc ajouté au pigment. (Rembrandt par exemple). Néanmoins il est bon de garder à l'esprit que les nuanciers, étant présentés sur un papier blanc, si vous devez utiliser un papier de couleur pour votre travail, les couleurs ne résonneront pas de la même façon, il faudra donc en tenir compte. J'ajouterais également quelques crayons pastels dont un blanc qui vous permettront de redéfinir un dessin ou de préciser un détail en cours d'exécution, ou tout simplement de bâtir votre composition.
Les supports pour le pastel:
Bien évidemment c'est au papier, que l'on pense en premier et il joue un très grand rôle, dans le rendu final. Sa couleur, sa texture, son grammage... sont à choisir en fonction de ce que l'on souhaite traduire, cependant, il est possible de travailler aussi cette technique, sur toile, qu'il faudra choisir très fine et qu'il sera indispensable de maroufler sur un panneau de bois ou un carton fort.
Les papiers:
-Ingres, suivant les marques en deux ou trois grammages et diverses teintes.
-les velours. (Pelucheux, ont l'aspect de tissus velours)
-Les sablés. (Recouverts de petits grains de sable ou de pierre ponce)
-les pastels mat, pastels Card et etc.
Mais aussi,
-les papiers pour l'aquarelle, que l'on pourra teinter comme on le souhaite, de gouache très diluée, de poudre de pastels humidifiée, ou d'aquarelle tout simplement.
Autres accessoires :
- La gomme mie de pain, permettant l'effaçage, du moins l'aspiration de la poudre de pastel.
-un fixatif, en aérosol de très bonne qualité ou en flacon et dans ce cas, un pulvérisateur à bouche.
le fixatif, que l'on pourra utiliser en cours de travail pour fixer une première couche de pastel, toujours très légèrement, en voile léger.
En final, certains pastellistes préfèrent ne jamais l'employer, parce qu’il a souvent fâcheuse tendance, en agglomérant les grains de pastels, à modifier l'aspect final de celui-ci, et de ternir les couleurs. Lorsque l'on en fait usage, se rappeler que ce sera toujours avec une extrême modération, et attention à ne jamais détremper le pastel.
Si l'on souhaite ne pas utiliser de fixatif il sera nécessaire de préserver soigneusement son travail avec des feuilles de protection type papier cristal, ou papier de soie, avant de ranger vos pastels toujours à plat. (Je préfère le papier cristal qui a l'avantage de ne pas absorber les grains de pastel). Si non, vous devrez encadrer votre travail. (Voir le chapitre concernant l'encadrement du pastel)
Je n’emploie jamais de laque à cheveux pour fixer mes pastels, je sais qu'il est d'usage de le faire, pour remplacer le fixatif, je pense qu'il vaut mieux, un très bon fixatif que ce procédé qui peut ruiner facilement le pastel et sa conservation. les fabricants papetier ont fait d'énorme progrès pour les papiers pastels et désormais certains de ces papiers retiennent parfaitement la poudre ce qui évite bien souvent, l'emploie de fixatif en final.
-Un pinceau à poils doux, restera très utile pour enlever l'excédent de poudre.
les techniques:
En voici quelques unes et sans doute, qu'en cours d'exécution, vous en découvrirez d'autres qui feront partie de votre démarche. Comme on l'a vu, le pastel s’utilise directement sur le support. À l'usage on s'aperçoit vite, que plus la pression du bâtonnet sur le support est forte, plus la couleur recouvre les grains du papier, avec un papier de type velours, le pastel prend alors un aspect plus doux et velouté, alors que sur un papier, comme le papier Ingres légèrement tramé, l'aspect sera tout autre, suivant la pression exercée, d'où l'importance du choix de son papier.
Hachures, contre-hachures, donneront du relief et un dessin plus expressif. Je conseillerais de ne pas abuser de l'estompe qui bien souvent rend un travail fade et lourd et lorsqu'on le pratique avec les doigts, graisse le papier. Il vaut mieux travailler sur un plan un peu incliné qui permet à la poudre de pastel de ne pas saturer son travail, celle ci tombant vers le bas s'élimine plus facilement et ne s'agglutine pas sur le papier. les couleurs, se mélangent par superposition en s'entrecroisant, et ou, en se juxtaposant, par touches de teintes contrastées.
l'observation des grands noms de la pratique de cette technique est souvent riche d'enseignement, ainsi le peintre Degas avait mis au point un procédé de superpositions d’empâtements successifs qu'il fixait à l'aide d'un fixatif couche après couche, et il terminait son travail, sans fixer, la plus part du temps, la dernière couche, il était ainsi parvenu à une technicité et une maîtrise extraordinaire avec ce matériau.
On a vu qu'il peut, être un peu compliqué de préserver son travail au pastel, et c'est sans aucun doute, en encadrant ses dessins, qu'on leur offre la meilleure protection. Il faudra retenir cette règle, faire en sorte que jamais la poudre de pastel entre en contact avec le verre et pour cela, l'on fixera le papier sur un fond par son bord supérieur avec une colle de très bonne qualité, type encadrement ou reliure, ensuite l'on posera un passe-partout et si nécessaire, suivant l'épaisseur de celui-ci, on pourra compléter, par la pose de bâtonnets d'allumettes, aux quatre angles de l'encadrement, entre le passe-partout et le verre pour s'assurer, que celui-ci ne rentre en aucun cas, en contact avec le pastel qui risquerait de s'agglutiner sur le verre. Également éviter l'utilisation de plexiglas qui bien que plus léger que le verre, à tendance à attirer la poudre du pastel.
NB: Ne jamais oublier, une bonne aération du local dans lequel l'on travaille, sans courant d'air, si non, porter un masque, la poudre du pastel comme tous les pigments est très volatile. le masque restera indispensable dans le cas d'utilisation de fixatif.
Le prochain post sera consacré au pastel gras, pour la découverte d'une toute autre technique.
(Les "tests" illustrant ce post ont été réalisés sur un papier sablé au grain très prononcé, à l'aide de diverses marques de pastels secs plus ou moins doux et durs).
le texte est issu de ma propre expérience concernant ce matériau.