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  • Photo du rédacteurCavallo Danièle

Le pastel


À ne pas confondre avec la plante Pastel (Isatis tinctoria), plus connue sous le nom de "Guède", la fameuse Guède du Languedoc. Cette plante aux fleurs jaunes, originaire de la mer noire cultivée en Europe, en Italie, ainsi qu'en Allemagne, à l'origine du pigment bleu, dont la douceur a donné l'expression de:

"teintes pastels".

La "pasta", en Provençale, pâte fabriquée à partir d'une plante, que l'on désigne en Italie, sous le nom de "Pastello".

Titre: "Portrait" Technique :pastel sec sur carte velours. Format:(65X54)

Serait-ce l'utilisation du pigment de pastel issu de cette plante, qui pourrait-être, à l'origine de son utilisation par les artistes ? (Il semblerait que les portraitistes du XVe, employait déjà le pigment issu de cette plante pour colorer les yeux de bleu de leurs portraits), également, pour rehausser les dessins, à la pierre noire ou dit: "Aux trois crayons" (sanguine, pierre noire et craie blanche). Toujours au XVe s, dans l'histoire des pigments et de leur mode d'utilisation de la peinture à sec, Jean Fouquet (vers 1465), peintre français, réalisa à l'aide de pastels le portrait de Charles VII, sur un papier gris. Portrait que l'on peut voir au Musée du Louvre.

Mais ne pourrait-on pas y associer également, les premiers hommes de la préhistoire, qui sous forme de poudre de pigment, amalgamée de liant divers et variés, parfois de sève végétales, ornèrent les grottes de décors majestueux? Quoi qu'il en soit, elle devint au fil des siècles, une technique à part entière.

Une recette de la fabrication de ce matériau pastel, apparaît vers la fin du XVIe s (1574), dans un manuscrit rédigé par Petrus Grégorius, alors, professeur de l’université de Pont-à-Mousson sous le règne de Charles III, duc de Lorraine.

À la Renaissance, Léonard de Vinci, réalisera au pastel, un portrait d' Isabelle d'Este. L'histoire de l'utilisation de cette technique, est faite de haut et de bas, et il faudra attendre le XVIIe siècle, pour que les artistes l'adopte très largement, et en fasse un art majeur de leur représentation picturale.

Pour en savoir plus, une visite au Musée d’Orsay, qui possède l'une des plus belles collections de pastels, des plus grands artistes du XIXe et XXe s, s'imposera.

Faire un choix pour citer les grands artistes, qui, au fil des siècles, en ont fait, leur mode d'expression favorite, est toujours difficile, en voici quelques uns parmi une longue liste.

-Rosalba Carriera (1675-1757), et ses portraits uniquement exécutés au pastel.Talentueuse artiste Vénitienne, elle fit de cette technique sa spécialité.

-Maurice Quentin de la Tour (1704-1788), l'un des grands pastellistes français, son œuvre, marque un tournant dans l'utilisation de cette technique qui voit alors son apogée.

-Jean-Baptiste Chardin (1669-1779) -Jean-baptiste Perronneau (1715-1783)

-Edgard Degas (1834-1917), En virtuose, fit évoluer la technique vers beaucoup plus de liberté, repoussant très loin, les limites de ce matériau.

-Mary Cassatt (1845-1926) -Odilon Rodon (1840-1916) -Toulouse lautrec (1864-1901) -Pierre Bonnard (1867-1947)...

Cependant, des aprioris demeurent et certains, vous diront que le pastel est démodé, parce-qu’évoquant, une couleur fade, l’expression souvent employée de: "teintes pastels" , y est peut-être, pour beaucoup dans sa désaffection, ou bien serait-ce sa fragilité? le pastel s'il garde éternellement sa fraîcheur, contrairement à la peinture à l'huile, n'en est pas moins fragile et nécessite d'être rigoureusement protégé, de l'humidité, des poussières...la poudre s'envole au moindre souffle, voilà pourquoi il est nécessaire de le présenter sous un encadrement de verre, en prenant soin que jamais le verre ne vienne l'effleurer, encore moins le toucher, au risque de s'y trouver collé et abîmé.

De nos jours, les artistes contemporains ont su faire évoluer cette technique, n'hésitant pas à décliner tous les tons, des plus doux jusqu'aux plus violents, l’utilisant comme une véritable peinture et non plus uniquement, pour le seul dessin au trait ou des rehauts. les progrès techniques des supports (papier) ainsi que des fabricants de pastels ont permis de faire évoluer durablement cette technique. À la fois opaque et velouté, il très apprécié pour sa fraîcheur et l'éclat de ses couleurs. Utilisé en bâtonnets de forme, cylindriques, carrés, minces, parfois épais, sous l'aspect de crayons, plus récemment de poudre, tel le pan pastel...Il est composé de pigments pulvérisés et agglutinés dans un liant à base de gomme adragante, de kaolin ou de matières d'argile, selon les fabricants, plus ou moins doux ou sec au toucher, il permet l'utilisation de la couleur telle qu'elle, sans besoin de la diluer, ni de la mélanger.

les pigments utilisés pour leur fabrication sont les mêmes que ceux de la peinture à l'huile, à l'acrylique, de la gouache, de l'aquarelle...comme toujours, seuls les liants qui permettent la fabrication de la couleur, font la différence.

À très bientôt pour une autre publication concernant la pratique de cette technique, les supports, l'utilisation du pastel...

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